Véronique Olmi : Le gosse - Ed. Albin Michel, 2022 - roman français
Véronique Olmi est romancière et aussi dramaturge et comédienne. Elle nous a enchantés avec Bakhita (fiche N°1 en oct 2017 dans ce blog) pour lequel elle reçut le prix du Roman Fnac et fut finaliste du Goncourt, du Femina, du Goncourt des lycéens.
Elle écrit ici son quatorzième roman dans lequel nous suivons Joseph, né en 1919 juste après la Première Guerre Mondiale. Dans la première partie du livre, il vit une vie normale de titi parisien de 7 ans dans un quartier populaire. Tout s’écroule lorsqu’il devient orphelin de père et bientôt de mère. Celle-ci meurt des suites d’un avortement. Il reste quelques temps avec sa grand-mère dans ce quartier mais celle-ci perdant la tête, Joseph est placé à l’«Assistance publique ». D’abord il vit dans une famille nourricière qui l’exploite. « Il connait l’arrachement, la violence, les abus, la privation d’amour et de considération » écrit La Croix. Il en sortira avec un « cornet à piston » et cet instrument le sauvera… De là il est incarcéré à la prison pour enfants de la Petite Roquette à Paris puis à la Colonie pénitencière de Mettray en Indre et Loire, qui, en fait, est un bagne pour enfants (maintenant un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique…)
Le lecteur est bouleversé par le courage de ce petit garçon qui va connaitre l’engrenage social et carcéral, la souffrance et le climat de terreur mais va toujours garder la tête haute.
Dans la deuxième moitié du roman, Joseph grandit et réussit à faire une rencontre secrète avec un « prisonnier », dont il est ensuite séparé, puis en même temps il est repéré avec son cornet à piston par un chef d’orchestre qui vient assister aux répétitions des concerts de la Colonie dont fait partie Joseph. Cet homme le fait sortir de cet enfer et l’emmène à Paris. On le prévient : « La moindre connerie, et tu reviens ici, direct au quartier ».
Comment va-t-il s’adapter à Paris ? J’ai trouvé cette partie du roman moins attractive, moins précise. Sa vie parisienne ainsi que les retrouvailles avec l’ancien amant de sa mère puis avec le copain rencontré à la Colonie paraissent moins probables, moins réalisables… mais donnent une note d’espoir.
Véronique Olmi a choisi d’écrire cette histoire à la troisième personne et au présent « comme un roman d’action », dit-elle, « Joseph est un enfant. Les enfants n’anticipent pas. Ils sont toujours dans le présent »
« Un roman bouleversant sur les prisons pour enfants. Sur la renaissance d’un être, aussi » (le Point).
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