Nicolas Watine : La méduse empaillée - 2020 - une centaine d' histoires courtes.
Coup de cœur pour le livre de cet écrivain de ma région : une centaine d’« histoires courtes », excellentes, des « fragments de vie », des instants de pensées que peuvent avoir des écrivains en herbe, des auteurs plein d’ivresse littéraire, des poètes vertueux, toutes sortes de futurs écrivains allant du bureaucrate au mécanicien, du politicien au cambrioleur, du jardinier à la maitresse d’école, de la musicienne au curé, du gardien de musée au chef d’entreprise.
L’auteur s’amuse à analyser toutes les conditions nécessaires à « l’écriture » : on parcourt les lieux où les écrivains en devenir « travaillent » : un café, un bureau, une table de jeux, un pupitre, debout devant un buffet, une « chambre à soi », une voiture, le tout entouré de bruit ou dans un silence complet. Il nous décrit aussi le matériel nécessaire à chacun : beaux stylos (à l’encre turquoise ou odorante), crayons de bois mâchouillés ou taillés de près, plumes ou ordinateur. Tous ces auteurs ont des prénoms incroyables, désuets et drôles : Eléazar, Gersande, prospère, Suzette, Nauphary, Enguerrand, Marquise, Adhéaume, Modeste, Bazille, Féréole….
Les situations qui déclenchent une idée géniale, « cette fameuse pulsion primitive » sont cocasses : l’odeur des croissants, le chien qui gratte à la porte, le confessionnal, les odeurs de pot-au-feu, le parfum d’un chewing-gum, les plumes d’un perdreau, le bénitier d’une cathédrale, une vieille bibliothèque, un tableau, l’enduro du Touquet, les empreintes de pas sur le sable…
Le problème de tous ces fameux écrivains en herbe est de se faire éditer. Donc une panoplie de genre d’éditeurs s’offre à nous jusqu’aux éditions de la Méduse Empaillée… (d’où le titre de ce recueil probablement).
Chaque chapitre se termine par une chute bien vue, bien étudiée allant de l’optimisme à l’amertume, de l’exaltation à la désillusion de ces auteurs courageux et pugnaces. On sourit, on rit, on éclate de rire à la lecture des tournures de phrase excellentes, aux rimes osées, aux jeux de mots, aux situations cocasses et rocambolesques, aux rebondissements inattendus grâce au style plein de finesse, d’humour et d’autodérision.
L’amour du jardinage de l’auteur se ressent dans plusieurs nouvelles à notre grand plaisir. La passion de la peinture (Nicolas Watine est un peintre reconnu, voir la reproduction d’une de ses peintures en couverture) anime des chapitres avec référence à Balthus et Francis Bacon, par exemple.
Il faut avoir ce livre sur sa table de chevet pour lire quelques histoires chaque soir ou matin et être d’une humeur joyeuse…
On peut se procurer ce livre à la Librairie Martelle (3 rue
des Vergeaux – 80 000, Amiens) 03 22 71 54 54 ou à la librairie L'Independant à Saint-Omer ou sur Livraddict ou directement à l’auteur :
nicolas.watine@outlook.fr (envoyé
sans frais d’envoi postal).
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