J.M.G. Le Clézio : Chanson bretonne et L'enfant et la guerre - 2020, Gallimard - deux contes.
En lisant ces deux contes pleins de charme, on a l’impression d’entendre le voix chantante et calme de l’auteur. Il nous raconte deux périodes de sa vie d’enfant, l’une gaie et riante, l’autre plus triste et « grise ».
« La nostalgie n’est pas un sentiment honorable. Elle est une faiblesse, une crispation qui distille l’amertume », dit l’auteur, donc pas de nostalgie mais des récits d’enfance…, vus avec son regard d’adulte un peu mélancolique : « quelque chose qui revient à la mémoire comme un refrain ».
Le premier conte se passe de 1948 à 1954 durant l’été des vacances bretonnes à Sainte-Marine (région de naissance de sa maman). L’auteur est alors âgé de 8 à 14 ans : trois mois de liberté et d’insouciance avec son frère plus âgé. Que de souvenirs : la langue bretonne, les marées, les pêcheurs et leurs sardines, la ferme et le lait frais, les marches jusque la pompe à eau, la fête de la moisson.
Pour le deuxième conte, l’auteur remonte dans le temps et écrit « L’enfant et la guerre », sa vie de la naissance en 1940 jusqu’en 1944, à Nice puis dans un village de l’arrière-pays avec la douceur de sa mère et de sa grand-mère mais aussi les « fracas de la guerre » avec la faim, la peur, le bruit atroce d’une bombe. « La guerre est la pire des choses qui peut arriver à un enfant » dit-il en pensant aux petits réfugiés d’aujourd’hui dans le Monde.
Très bon moment de lecture : pudeur, délicatesse, émotion
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