Laetitia Colombani : Les Victorieuses - Grasset, 2019 - roman français
Après le roman « la Tresse », phénomène littéraire,
paru en 2017, qui va être adapté par l’auteur au cinéma et qui a été traduit en
une trentaine de langues, l’auteure nous écrit ici un très beau roman avec des chapitres
en alternance qui entremêlent le passé et le présent.
Le présent, c’est Solène, célibataire de 40 ans, qui subit un
burn-out dû à sa profession stressante d’avocate et au suicide d’un de ses
clients.
Le passé : c’est une des fondatrices de « Palais de
la Femme », Blanche Peyron (1867-1933), figure de l’Armée du Salut en
France.
L’auteur a visité cette « citadelle-refuge » qui
accueille depuis 1926 les femmes dans le besoin au 94 rue de Charonne dans le
11ème arrondissement à Paris. Dans un article de L’Express, elle
dit : « Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter sur les femmes à travers cet endroit ».
Elle visite les lieux, reçoit des confidences de certaines résidentes et
rencontre « un écrivain public bénévole ».
La trame de son roman était donc trouvée. L’héroïne, Solène,
consulte un psychologue pendant la période difficile de son burn-out. Celui-ci
lui conseille de donner du temps aux autres. Elle devient donc « cette
bénévole improbable » au Palais de la Femme, découvrant le visage de la
précarité et de toutes ces femmes déclassées, surendettées et sans papiers.
Elle y sera écrivain public.
L’auteur enquête sur le personnage historique hors du commun,
Blanche Peyron, cette « guerrière de l’humanitaire » au projet
fou : rénover cette énorme bâtisse en 1926. Les pages à son sujet sont
très intéressantes.
Ces deux femmes auront un même idéal à des périodes espacées
dans le temps : « venir en aide à celles qui ont tout
perdu » : deux très beaux portraits de femmes très bien écrits.
« Le style est une affaire d’harmonie et de fluidité » « Il faut
atteindre une forme de simplicité » : c’est très réussi !
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