Véronique Ovaldé : Personne n'a peur des gens qui sourient- Flammarion, 2019 - roman
Le style particulier de
cette auteure se reconnait dès les premières lignes (j’ai déjà lu et mis dans
ce blog plusieurs de ses romans) ainsi que les thèmes qu’elle aime
aborder : la désertion, la fuite, la rupture, la relation mère-fille
et aussi le genre de personnages qu’elle aime mettre en scène : « des
personnalités cabossées, fracassées, celles pour qui la vie n’est qu’une
succession de désenchantement et pour qui les lourdeurs du passé lestent à tout
jamais le présent et l’avenir » (Match).
Gloria, jeune femme
aventurière et combative, fait vite pour quitter la Provence et se terrer près
d’un lac sauvage, en Alsace, dans la maison familiale désertée et pleine de ses
souvenirs d’enfance.
Mais pourquoi
fuit-elle ? On sent une menace imminente et diffuse. Elle a prévu de
partir ainsi, d’organiser les affaires à emmener, sans oublier les passeports
et le revolver Beretta, et surtout sans prévenir ses filles qu’elle prend à la
sortie de l’école, Stella et Loulou. Stella est une adolescente pénible et
récalcitrante. Loulou est une gamine joyeuse, ce qui permet à l’auteur d’égayer
ce récit, « livre solaire et fortifiant où le rire et la joie soulèvent le
lecteur ».
Gloria est une jeune
femme orpheline et rentière. C’est une mère, éprise de liberté, aimante et
généreuse avec ses enfants qui sont la prunelle de ses yeux. De ce fait elle
est inquiète, protectrice à l’excès, ce qui devient une attitude paranoïaque.
Elle est entourée de personnages étranges : ce Samuel, « petite
frappe », père de ses enfants, disparu mystérieusement, ce Santini, avocat
et conseiller de la jeune femme, ce Tonton Gio, ami de son père décédé, lui
servant de tuteur et retrouvé mort chez lui….
On sent une tension dramatique et un danger proche pour
Gloria. On est pris à partie. On a hâte de savoir la suite car l’auteure
maitrise à merveille l’art du suspense avec un style alerte et vif. Elle
choisit d’alterner les chapitres entre la vie actuelle de Gloria et son passé
compliqué. Ce livre devient au fur et à mesure de l’avancement des événements,
un roman « policier mâtiné de conte de fées » (Télérama).
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