Jean-Christophe Rufin : Le tour du monde du roi Zibeline -
Gallimard, 2017 - roman
Ceux qui lisent ce blog depuis quelques temps
savent que j'admire énormément Jean-Christophe Rufin et ai déjà commenté tous
ses livres ! J'admire l'écrivain mais aussi l'Homme et son parcours :
ambassadeur, académicien, président d'Action contre la faim, ancien interne en
neurologie, pionnier de l'aventure de Médecins sans frontières... Ses livres me
passionnent, aussi bien « Un léopard sur le garrot », (2009) un récit
autobiographique sous-titré : chroniques d’un médecin nomade, que
« Le grand Cœur » (2012) en passant par « Rouge Brésil »
(2001) et « Katiba » puis « Immortelles randonnées »
(250 000 exemplaires en 2013) puis « Check-Point » en 2015. Il
reste un homme libre qui « continue de promener son regard sur notre
époque » et se dit être de la « famille des romanciers
peintres », ce qui le qualifie bien.
Ici, dans « Le tour du monde du roi Zibeline »,
nous allons voyager en suivant
l’extraordinaire vie d’un explorateur hongrois du XVIIIème siècle ébloui par
les philosophes des Lumières que lui a enseigné un précepteur français. Ce
héros se nomme Auguste Beniowski et reste connu en Europe de l’Est et en
Pologne. L’auteur nous dit : « J’ai tout de suite été passionné par
le destin de cet aventurier-explorateur exilé au fin fond de la Sibérie avant
de voguer sur tous les océans du monde et de devenir roi de Madagascar. »
Cette aventure est véridique et incroyable. « C’est
une épopée singulière de ce jeune noble au charme magnétique et au destin hors
du commun ». Il combattit pour l’indépendance de la Pologne, s’évada de
Sibérie où il était déporté, fit le tour du monde et débarqua à Madagascar :
le tout entre 1765 et 1776.
La parole est donnée tour à tour au héros
puis à sa compagne, la belle Aphanasie, ce qui donne un regard féminin à cette aventure. L’auteur dit avoir
été fidèle à l’histoire -voyages, déportation, actions- excepté à l’histoire d’amour
des deux héros qui est inventée… Beaucoup de recherches pour l’auteur,
particulièrement dans les « Mémoires », écrites par le héros lui-même
en 1791. Une carte en fin de livre est très judicieuse.
Quant au style, on se régale de cette façon
d’écrire à la mode du 18ème siècle, un peu « comme l’art de la
conversation dans les salons »… « C’est agréable de peindre une
époque par son style et par sa langue » dit Jean-Christophe Rufin.
On se régale à la lecture de cette épopée, on
voyage au 18ème siècle, on participe à leurs exploits, on devine
l’ambiance de ces pays du bout du monde.
Petit plus : L’auteur annonce dans la
revue LIRE qu’ « il a en tête une petite série de polars mettant en
scène un Consul de France paresseux »… On attend avec impatience…
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