Franz-Olivier Giesbert : Belle d'Amour - Gallimard, 2017 - roman
Franz-Olivier Giesbert
retrace dans ce récit la vie épique de Tiphanie, Belle d’amour, mi-guérisseuse,
mi-sorcière au XIIIème siècle, au temps des croisades et de l’inquisition.
C’est un romancier de Marseille
qui, en 2016, raconte cette histoire en faisant parler Tiphanie. Une partie du
texte est donc à la première personne. Ce romancier prend la parole pour donner
son avis : ce sont évidemment les
idées de Franz-Olivier Giesbert qui sont décrites. Il ne peut s’empêcher de se
mêler au récit (« Il est comme à la télé où il interrompt tout le monde »
dit un critique de Match…)
Après la mort de ses
parents hérétiques, Tiphanie « monte » à Paris chez une tante
pâtissière. Celle-ci décède en lui léguant ses biens et notre héroïne attire le
pire des hommes qui abuse d’elle et la rend « dure au mal et corvéable à
merci ». Elle réussit à s’enfuir avec Enguerrand qu’elle épouse et ils se
joignent aux deux dernières croisades du roi Louis IX en Terre Sainte. Elle deviendra
proche du saint homme grâce à ses talents de guérisseuse. Elle vénère ce roi si
doux, si bon, qui aime tout le monde mais qui va se battre contre les sarrasins
pour rendre Jérusalem à la papauté. Elle découvre l’Islam dans les pays
parcourus et si bien décrits : L’Egypte, la Tunisie, la Syrie et la Chrétienté
en France à Montségur, Aigues-Mortes et à la cour de Vincennes. Elle discute
beaucoup et fait des enquêtes pour comparer les deux religions. Cela montre que
cette époque rappelle la nôtre : « politique et religion s’entremêlent
pendant que l’Orient et l’Occident se font la guerre au nom de Dieu ».
Je ne sais si l’auteur
a fait des recherches approfondies sur cette période et je doute un peu de la
véracité historique des faits. C’est plutôt une épopée rocambolesque qu’il nous
écrit en rapportant les événements comme un journaliste-reporter qu’il est,
avec son talent de conteur (« il écrit comme il parle ») et en mêlant
des mots anciens et médiévaux très évocateurs et gais.
Bon moment de lecture
pour ce roman-feuilleton d’une écriture enlevée et originale.
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