Dominique de Saint-Pern : Baronne Blixen - Stock, 2015 ; poche, 2016 - biographie.
Tout le monde se
souvient avoir vu le film de Sydney Pollack « Out of Africa » sorti
en 1985 avec le belle Meryl Streep et Robert Redford comme acteurs principaux.
Ce film était adapté du roman autobiographique écrit par Karen Blixen, (1885-1962)
« La ferme africaine » publié en 1937.
Dominique de Saint
Pern, après de nombreuses recherches et de trouvailles de documents et lettres,
nous écrit ici une biographie de la Baronne Blixen. Elle certifie que tous les
personnages sont réels, excepté Ismael, un indigène rebelle.
Nous nous retrouvons
donc en début de récit au Kenya, alors colonie britannique, près de
Nairobi : « dans une ferme au pied du mont Ngong. Nous étions à deux
mille mètres d’altitude », écrit Karen Blixen.
Un peu compliqué de se
repérer dans le temps au début car c’est la dame de compagnie, Clara Svendsen,
qui raconte un épisode de sa vie lorsque, en 1984, elle va sur le tournage du
film « Out of Africa » au Kenya et qui parle de la Baronne
lorsqu‘elle vivait là de 1914 à 1930.
Donc la première partie
du roman se passe en Afrique et une phrase peut s’appliquer à cette
période : « l’Afrique ne vous lâche plus quand vous l’avez
aimée ». En effet la Baronne appelé aussi Karen, Tanne ou Tania aura
beaucoup aimé cette période de sa vie où elle resta, dit-elle, « 18 ans,
huit mois, 29 jours ».
Très belles pages d’une
remarquable écriture sur les paysages africains, les animaux, la maison et son
jardin, les plantations de café que la Baronne s’obstine à planter et surtout
les relations avec son mari puis avec l’amour de sa vie, Denys, grand chasseur
de fauves et aviateur. Impossible de faire un résumé tant chaque ligne est
passionnante : les descriptions de son entourage sont magnifiques :
portrait de son domestique Farah, de son enfant adoptif, Tumbo, de l’amie de
son mari, Beryl, des indigènes sur la plantation, de ses amis chasseurs.
En 1931, la Baronne,
ruinée, est obligée de quitter l’Afrique pour retourner dans son pays d’origine,
le Danemark, dans la maison familiale. Après quelques années de réadaptation,
elle se lance dans l’écriture sous le nom d’Isak (celui qui rit ?)
Dinesen. Son premier livre, « 7 contes gothiques », paru en 1934
rencontra un grand succès. Elle écrira plus tard : « La ferme
africaine » en 1937.
A partir de là sa vie
devient moins intéressante et on a l’impression qu’elle « déraille »
un peu. Certains biographes disent que les traitements pris pour soigner sa syphilis sont la cause de ses
extravagances.
En 1943, elle embauche
une de ses admiratrices comme cuisinière, puis femme de ménage, puis secrétaire puis « exécutrice
testamentaire littéraire », Clara, qui sera son « esclave
consentante » et qui est la narratrice de ce récit comme je vous l’ai dit
ci-dessus. La baronne a alors 56 ans.
Un long passage moins
passionnant nous raconte l’emprise que la Baronne a exercée sur un jeune poète
de 30 ans plus jeune qu’elle, Thorkild Bjornvig qu’elle surnomme Monsieur
l’agrégé, la Magister… Relation bizarre de la part des deux personnages…
La baronne continue à
faire des conférences et des interviews à bout de force aux USA en 1959 et à Paris
en 1961 et meurt en 1962.
Quelle vie !!!
Quel personnage complexe mais aussi quelle femme pour l’époque, quel courage.
Quel plaisir de lire ce
livre si bien écrit surtout sur la période africaine : « Le portrait
d’une troublante complexité d’une Blixen tout ensemble douce et hautement
manipulatrice, séductrice et fragile, est plus que réussi » (Télérama)
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