Yeonmi Park : Je voulais juste vivre - Ed Kero, 2015 en anglais et traduit en français en 2016- Témoignage.
Ce livre est un magnifique témoignage
d’une jeune Nord-coréenne qui a 13 ans au début de ce récit.
Elle raconte sa vie en
Corée du Nord où elle est née en 1993 à Hyesan (une carte en début de livre
aide beaucoup le lecteur à se situer). Elle garde un souvenir de sa prime
enfance plutôt agréable car cette
famille était débrouillarde et optimiste. Mais lorsque le père est arrêté, tout
s’écroule et commence pour elle et sa sœur une vie d’une pauvreté inouïe,
pauvreté matérielle et pauvreté mentale. Ces deux enfants connaissent la faim,
la peur, la solitude mais aussi subissent la dictature des « Kim »
qui ne laisse aucune liberté aux habitants. La propagande les oblige à ne pas
penser de leur propre volonté : « On nous apprend à tout mémoriser et
la plupart du temps il n’existe qu’une seule réponse à chaque question ».
Plus tard quand on lui demande sa couleur préférée, elle ne sait pas répondre.
Elle n’a jamais pensé à raisonner par elle-même. On a du mal à réaliser que
cette histoire se passe au début du 21ème siècle.
Le 30 mars 2007, avec
l’aide de contrebandiers elle traverse avec sa mère la frontière pour aller en
Chine où elles ne peuvent rester car elles sont trop vulnérables sous un
« statut de réfugiés » puis des missionnaires chrétiens chinois les
aident à passer en Mongolie en traversant le désert de Gobi où elles sont
accueillies dans un centre de détention. De là elles arrivent à Séoul en Avril
2009 pour devenir libres mais « devenir libre a été un processus vraiment
douloureux ». « En Chine, j’étais soutien de famille, c’est moi qui
maintenais ma mère en vie. A présent je ne savais plus comment faire pour
redevenir une enfant ».
En Corée du sud, elle
réapprend à vivre et devient une
militante journaliste et conférencière : elle travaille pour la protection
des réfugiés Nord-Coréens.
On ne peut qu’admirer
sa capacité d’adaptation à toutes les situations, sa force de caractère, sa
rapidité d’apprentissage des langues, son intelligence pour rattraper un niveau
d’études élevé. Quelle belle leçon de survie.
Certains journalistes
ont contesté la véracité de cette fuite. Mais qu’importe si elle a pioché quelques épisodes auprès d’autres réfugiés. Ce
témoignage sert à tous les Nord-coréens et son engagement est admirable.
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