Michel Bernard : Deux remords de Claude Monet - 2016, La table ronde - Roman
Michel Bernard est un
auteur habitué au récit biographique « enveloppant, sensible et
fidèle » sur des musiciens, des artistes, des écrivains.
Dans ce livre, il nous
« peint » la vie de Monet de façon inattendue car il évoque ses deux
remords - on pourrait dire ses deux regrets, ses deux douleurs – un peu
« ses fantômes doux et tenaces » qui l’accompagneront jusque la fin
de sa vie : son grand ami Frédéric Bazille, peintre (exposition
actuellement au Musée d’Orsay) et Camille, sa première femme. Il fait vivre
Monet d’Argenteuil à Giverny, avec son atelier flottant, son bonheur de
peindre, ses bleus et ses mauves, sa mélancolie.
Dans la première partie
de ce récit, l’auteur évoque Fréderic Bazille, compagnon d’atelier et ami de
jeunesse de Claude Monet. Il est sous-lieutenant des Zouaves (description de sa
tenue magnifique). Il s’engage dès le début de la guerre et meurt très jeune en
1870 lors d’un combat à Beaune-la-Rolande. L’auteur nous fait vivre l’errance
du père de Bazille pour retrouver le corps de son fils dans de très belles
pages émouvantes. L’auteur évoque les souvenirs communs de Bazille et Monet,
leur amitié profonde, leur entraide dans la création de leurs peintures avec
beaucoup de précisions et une écriture fluide.
Dans la deuxième
partie, l’auteur nous parle de Camille, l’amour de la vie de Monet, devenue sa
femme en 1870, son inspiration, « une beauté absolue » et son modèle,
particulièrement pour « la femme à la robe verte » qui eut un grand
succès au salon de la peinture en 1866. Elle partage avec l’artiste les années
les plus difficiles, la gêne pécuniaire, les déménagements en France et à
l’étranger (Londres, Pays-Bas) mais elle l’encourage et le supporte avec tant
de patience et d’amour. Elle meurt jeune à 32 ans en 1879, peu après la
naissance de leur second garçon, Michel.
Ces deux intimes de
Monet figurent dans son superbe et immense tableau « Déjeuner sur
l’herbe » dont il existe des panneaux au Musée d’Orsay et une esquisse
complète au Musée Pochkine à Moscou actuellement et exceptionnellement à
la Fondation Vuitton à Paris.
La troisième partie est
moins passionnante car plus connu : Monet est vieux à Giverny, perd sa
seconde femme Alice et son fils aîné Jean de maladie. Il est entouré de
Blanche, la fille d’Alice, qui le soutiendra jusque la fin. Il rencontre
souvent son ami Clémenceau : belles description des deux hommes de
caractère mais très attachés l’un à l’autre.
L’auteur a une belle
écriture juste et sensible et « démonte le mécanisme compliqué et exigeant
de l’inspiration créatrice chez un artiste » (BPT)
Les deux premières
parties sont très intéressantes : comme une brève biographie de Bazille
dont on ne connait pas beaucoup la vie puis comme une biographie de Monet avec
sa femme Camille donc de 1866 à 1879. Puis malheureusement on retrouve Monet
dans la troisième partie très âgé puis mourant en 1926…Il manque donc quelques
années….
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