Metin Arditi : L'enfant qui mesurait le monde - 2016, Grasset - roman
Eliot, architecte à la
retraite, revient dans sa Grèce natale pour enterrer sa fille décédée d’un
accident sur l’île imaginaire de Kalmaki. Il décide de rester sur cette île
pour continuer le travail qu’avait commencé sa fille : des recherches sur
« le nombre d’or », « la clé de l’art antique et de sa magie ».
Douze années se sont
écoulées, Eliot connait tous les habitants de l’île et propose à Maraki, femme
de 50 ans, divorcée, pêcheuse à la palangre, de garder son fils, Yannis, un
petit garçon pas comme les autres : il est autiste et pour calmer son
angoisse, il « calcule tout jusqu’à l’obsession ».
Une belle amitié
s’instaure entre le vieil homme et l’enfant. Elle deviendra une grande
affection et un plaisir de tous les jours de se retrouver. L’apaisement de l’enfant et
la patience d’Eliot sont magnifiquement étudiés.
Sur cette île grecque,
la crise a rendu tous les habitants pauvres et tristes. Lorsque le maire parle
d’un immense projet hôtelier au bord de la plus belle baie, tous imaginent
sauver l’île économiquement. Mais « l’ordre tranquille de l’île sera
chamboulée » (Figaro) et Eliot s’engagera dans un combat passionnant en
proposant aux habitants de lutter contre ce projet immobilier.
Metin Arditi a un don
pour décrire les êtres, les lieux, le temps qui passe, les sentiments avec une
grande sensibilité dans une écriture fluide faite de phrases rythmées et de
chapitres courts.
On repense longtemps à
ce récit et surtout à cette histoire
d’amitié et de confiance. On ne peut oublier les deux personnages
principaux, Eliot et Yannis : « ce roman bouleversant, empreint de
sensibilité évoque bien sûr la crise économique de la Grèce mais dit d’abord comment l’amitié peut
libérer ».
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