Christophe Ono-dit-Biot : Plonger - Gallimard, 2013 ou Folio poche, 2015 - roman
Christophe
Ono-dit-Biot a reçu le Grand Prix du Roman de l’Académie
Française 2013 avec ce roman et on le comprend en lisant ce livre
magnifique qui est, dit-il, « un roman de la transmission et de
l’émerveillement face à la beauté ».
L’auteur
nous a déjà fait rencontrer le héros de ce roman, César, jeune
journaliste dans « Birmane » (Prix Interallié 2007).
César partait alors en Birmanie pour rapporter de ce pays « une
histoire qui changera sa vie » en quête d’amour et d’absolu.
L’auteur en avait fait un livre magnifique… Dans le roman
« Plonger », César est devenu père. Il écrit à son
fils, Hector, l’histoire de son couple. Nous plongeons avec lui au
sens figuré et au sens propre (voir à la fin du roman).
César
est follement amoureux de Paz, superbe jeune femme, formidable
artiste-photographe, tourmentée et en quête d’absolu. Nous allons
les suivre dans la folle vie des artistes parisiens en art
contemporain de notre époque : vie dans les musées, dans les
expositions, dans les vernissages, dans les mondanités qui ne
plaisent pas à Paz… Beaucoup de références culturelles et
artistiques actuelles jalonnent les pages qui sont passionnantes. Un
superbe voyage à Venise nous transporte dans cette cité
magnifiquement décrite. Quel bel éloge à la beauté.
Dans
deux chapitres passionnants, César nous explique les raisons pour
lesquelles il ne veut plus quitter l’Europe : trop de risques
maintenant qu’il est père. Il fut envoyé comme reporter pour le
Tsunami en 2004 en Asie, « un véritable assaut aquatique lancé
contre le tourisme de masse occidental ». Trop dur… Puis il
dut retourner à Beyrouth au Liban en guerre depuis 15 ans mais dont
il aimait « la vie nocturne » et il fut arrêté par des
hommes qui se disaient membre du Hezbollah, le mouvement de
résistance islamique et qui filmait son arrestation puis le
relâchèrent : incompréhension totale et trouille bleue :
Trop éprouvant….Plus d’Asie, plus d’Orient : « mon
périmètre se rétrécissait » dit-il.
Paz, elle, rêve de partir loin pour fuir le monde superficiel : « l’amour est difficile. Aussi intense soit-il, c’est une guerre permanente, des moments où l’on est en total décalage avec l’autre » dit l’auteur dans une interview…Le couple se sépare. Paz part donc : elle a choisi une autre vie aux dépens de César et de son enfant, Hector, et cherche ailleurs un idéal de « pureté ». On annonce à César la disparition de sa femme et il part enquêter dans un pays lointain malgré ses résolutions de ne plus quitter l’Europe…..Pages magnifiques sur cette île quasi déserte…et découverte du drame.
On ne ressort pas indemne
après avoir plongé avec notre héros César. J’ai beaucoup aimé
l’atmosphère de ce livre fort, très moderne, soulevant beaucoup
de questions sur la vie actuelle, sur notre monde contemporain avec
une belle écriture précise et colorée.
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