Pascale Hugues : la robe de Hannah - Ed Les Arènes,2014 - Document
Pascale Hugues est une journaliste
française et habite Berlin depuis vingt ans. Elle mène une enquête sur les
personnes ayant habité sa rue (« rue tranquille dans beau quartier »)
depuis sa construction en 1904 à l’extérieur de Berlin dans une banlieue appelée
Schöneberg. Actuellement cette rue est dans un quartier résidentiel et commerçant
dans la partie Sud-Ouest de Berlin.
« J’ai passé
beaucoup de temps à observer ma rue et à comprendre mon pays d’adoption à
travers elle : elle m’a appris les rapports des Allemands à la nature, à
l’ordre, à l’autorité, à leur passé difficile », nous dit-elle. En effet
nous allons découvrir des personnes très différentes à diverses époques.
En 1904, les
entrepreneurs font comme à l’époque « luxe à l’avant, simplicité à
l’arrière » et les immeubles disposent d’un « niveau de confort
incomparable ». La rue est détruite à 80% durant la Guerre 39-44,
reconstruite rapidement et réhabitée par
des personnes plus modestes mais la rue reste passante et active des années
1960 à 1989 puis une nouvelle vie l’anime après la chute du Mur. C’est dans ce
quartier que se situe le fameux KaDeWe, grand magasin dans les années 1950 et
maintenant le deuxième plus grand centre commercial d’Europe !!!
Nous allons suivre la
vie de plusieurs propriétaires et locataires d’appartements d’immeubles de
cette rue. L’auteur réussira à en trouver plusieurs : Elle rencontre, à
Berlin, Lilly qui vivra dans cette rue dès 1920 avec ses parents puis avec son
mari et son fils. Ils sont de familles juives bourgeoises et elle aime raconter
sa vie mondaine avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir puis comment ils ont
échappé à la déportation en travaillant à l’hôpital de la Iranishe Strasse, la
seule institution juive ayant survécu à la période nazie. Il faut savoir que
106 juifs de cette rue furent déportés et exterminés durant cette période. Elle rencontre, à Haïfa,
Miriam Blumenreich dont la fille était éducatrice de jeunes enfants dans cette
rue et qui ont émigré vers la Palestine. Elle rencontre, en Californie, John
Ron habitant désormais dans une résidence pour personnes âgés : il a
travaillé dans un kibboutz en 1942, y apprend la mort de sa mère en déportation
et partira aux USA sans jamais revenir à Berlin. Il conserve des souvenirs
précis de la période heureuse de son enfance dans sa rue. Elle rencontre, à New
York, Hannah, devenue professeur de danse et porteuse de la fameuse « robe
de Hannah » qu’elle donne à l’auteur, 73 ans après l’avoir portée….Elle
rencontre, à Berlin, Frau Soller, ancienne vendeuse au fameux magasin KaDeWe…
L’auteur nous fait
ainsi revivre la vie de Berlin au 20ème siècle. La vie de chaque
personnage se lit comme un roman mais beaucoup de passages sont trop longs et
trop détaillés et on a un peu de mal à se repérer dans le temps. Les
paragraphes en Allemand sont évidemment traduits et imprimés en italique mais
il y a encore beaucoup de mots et phrases en allemand ce qui doit rendre la
lecture difficile pour des lecteurs ne connaissant pas la langue.
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