Jean-Christophe Rufin : Le collier rouge - Gallimard, 2014 - roman français.
Nous sommes en plein
été 1919 dans un village du Berry écrasé par la chaleur. Un juge militaire, le
chef d’Escadron Lantier de Grez doit enquêter et interroger un suspect qui se
trouve être le seul détenu de la prison de ce village. Il doit essayer de
comprendre ce qui s’est réellement passé pour que ce soldat soit en prison et
quel est le rôle du chien « tout cabossé » de ce détenu qui aboie
devant la caserne jour et nuit.
Il connaît l’histoire
de ce Jacques Morlac, ce paysan lettré devenu héros de guerre mais
révolutionnaire. Il veut lui faire raconter SA guerre. Ayant combattu pour
l’armée française d’Orient, ce prisonnier a reçu la légion d’honneur en 1917,
distinction exceptionnelle pour un simple caporal mais pourquoi est-il en
prison ? Le juge est troublé par le passé du soldat, par sa façon de
plaider sa cause sans se défendre pour cet acte jugé "insensé" commis en 1919, par son chien… « Brave chien,
soumis aux ordres, loyal jusque la mort, sans pitié pour l’adversaire mais sans
discernement ». Le dialogue entre les deux hommes est émouvant et
bouleversant (chacun a vécu sa propre guerre).
S'ajoute une femme, vivant dans une ferme isolée qui est lié avec le prisonnier et qui détient l'une des clés de l'énigme.
Ce ne sont que lors des
dernières pages que nous découvrirons lors de l’ultime confession du détenu les
raisons de son emprisonnement. L’auteur réussit à ménager le suspense jusque la fin.
Ce beau roman très
court et si bien écrit, inspiré par une histoire vraie (vie du grand-père du photographe de Paris-Match Benoit Gysembergh, mort en avril 2013, ami de Rufin), nous fait découvrir la
vie des soldats en 1917, année pivot de la guerre et les nombreuses facettes de
ce Morlac : « père, camarade et combattant ». On peut aussi
réfléchir sur la fidélité des animaux, sur le patriotisme, la loyauté, la fraternité, la
bravoure.
Inutile de rappeler que
Jean-Christophe Rufin fut l’un des pionniers de Médecins sans frontières en
1970, puis écrivain. Il obtient le prix Goncourt avec « Rouge Brésil »
en 2001. Il nous a enchantés avec, entre autres, « Katiba »,
« Le grand Cœur » et « Immortelles randonnées » l’année dernière
(250 000 exemplaires). Il fut ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie. Depuis 2008, il siège à l’Académie française. C’est un de mes auteurs
préférés….
S'ajoute une femme, vivant dans une ferme isolée qui est lié avec le prisonnier et qui détient l'une des clés de l'énigme.
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