Lola Lafon : La petite communiste qui ne souriait jamais- Actes Sud, 2014- roman français
COUP de COEUR
Lola Lafon retrace la
vie de Nadia Comaneci dans ce beau livre « mi-roman, mi-rêverie ».
Cette petite fille de 14 ans venant
d’Onesti en Roumanie, fait dérailler le 18 juillet 1976 les tableaux
d’affichage des Jeux Olympiques de Montréal en obtenant 7 fois la note 10 en
gymnastique (poutre, barres asymétriques, exercices au sol, cheval d’arçon).
Cette jeune gymnaste devient du jour au lendemain « une icône pour le
sport et une idole des foules ». Elle restera à jamais la plus jeune
gymnaste médaillée d’or olympique puisque il est désormais obligatoire d’avoir
16 ans pour participer aux JO.
On ne peut s’empêcher
d’aller regarder sur Internet les vidéos de 1976 : la magie est intacte.
Sa silhouette menue « tout en muscle et en volonté » est très
émouvante et son salut final encore plus. Son entraîneur, Béla, avait tout de
suite repéré cette athlète sérieuse, parfaite, imperturbable, impeccable,
précise, impressionnante. En effet, Nadia
excelle par sa technique, elle n’a peur de rien et a une force intérieure
infinie. Elle veut tout donner d’elle-même pour la grandeur de son pays. Cette
petite adolescente manipulée par le pouvoir sans le réaliser, obéissante à son
entraîneur un peu excessif ne regrette pourtant rien de sa vie d’athlète, des
privations, des entraînements continus, des douleurs, des risques. Elle aimait
cela et voulait gagner.
L’auteur, qui a vécu en Roumanie, nous décrit le quotidien si dur dans un pays communiste mais ce régime a permis à Nadia de faire toutes ces années de gymnastique. Elle fait bien dire à l’athlète qu’elle n’aurait pu faire tout cela sans l’aide de l’Etat et la gamine de 14 ans en est consciente quand elle va aux USA et voit que les parents des athlètes américaines paient les entraînements de leurs enfants, les écoles de gymnastiques étant privées et chères. On ne sait si cet enfant, arraché à sa famille pour parcourir le monde et faire la promotion du régime, a souffert des séparations ? L’auteur met « en regard la dictature communiste d’hier et l’asphyxie capitaliste d’aujourd’hui ».
L’auteur, qui a vécu en Roumanie, nous décrit le quotidien si dur dans un pays communiste mais ce régime a permis à Nadia de faire toutes ces années de gymnastique. Elle fait bien dire à l’athlète qu’elle n’aurait pu faire tout cela sans l’aide de l’Etat et la gamine de 14 ans en est consciente quand elle va aux USA et voit que les parents des athlètes américaines paient les entraînements de leurs enfants, les écoles de gymnastiques étant privées et chères. On ne sait si cet enfant, arraché à sa famille pour parcourir le monde et faire la promotion du régime, a souffert des séparations ? L’auteur met « en regard la dictature communiste d’hier et l’asphyxie capitaliste d’aujourd’hui ».
Après cette gloire,
l’enfant devient femme : « La petite fille s’est muée en femme,
verdict : la magie est tombée ». Pourtant en 1980, elle est médaillée
de bronze aux JO de Moscou derrière deux Russes. Mais les journaux la
délaissent, le phénomène n’existe plus. L’année suivante, elle met un terme à
sa carrière. Commence alors une période trouble et son refus de
« sortir » avec le fils cadet de Ceaucescu lui vaut d’être surveiller
en permanence par la Securitate. Sa vie devient un enfer et elle réussit à fuir
en 1989, 15 jours avant la chute du Camarade Suprême…On peut la voir sur
Internet étant une belle femme mariée avec un athlète américain.
Ce récit assemble des
parties de la vie de la jeune gymnaste racontées par dialogues imaginaires, des
messages écrits et téléphoniques entre la romancière et la sportive, ce qui
rend la lecture très agréable. L’auteur affirme avoir fait beaucoup de
recherches, de rencontres et garantit l’exactitude des dates et des événements
mais le reste du récit est une fiction.
Très belle biographie
fictive, sensible et fine, de cette jeune athlète et sa quête de perfection
puis de la femme qu’elle est devenue.