Katrina Kalda : Arithmétique des Dieux - Gallimard, 2013 - roman français.
Katrina Kalda, jeune
écrivaine estonienne, connue grâce à son premier livre « Un roman
estonien » (2010) nous fait ici un récit « poignant et
mélancolique » sur les heures sombres de l’occupation allemande puis soviétique
de son pays natal. Elle dit elle-même : « c’est un roman dans lequel
sont imbriqués deux récits, l’un est contemporain, l’autre se passe dans les
années 1940. »
La partie contemporaine
est la vie de Kadri (qui ressemble beaucoup à celle de l’auteur) : à 34
ans, « sans mari, ni amant, ni enfant », vivant à Paris, tourmentée
pas ses souvenirs estoniens. L’autre partie est le récit de son enfance :
elle a grandi dans l’Estonie soviétique dans un logement accordé par le Parti
communiste, avec ses grands-parents, ses parents, son oncle et ses tantes et
ses cousines (heureusement un arbre généalogique est présenté au début du
roman) puis elle est arrivée en France à l’âge de 10 ans avec sa maman.
La grand-mère Eda est
le pivot du livre et le récit est entrecoupé des lettres qui lui sont envoyées
par son amie Lisbeth en 1941, qui donne des détails rudes sur sa vie de
déportés dans un Kolkhoze en République Socialiste Soviétique, ces lettres
ayant été retrouvées à la mort d’Eda. Le lien entre les deux femmes se devine
au fur et à mesure du récit et les secrets de famille vont se mêler à
l’Histoire de l’Estonie. : « Même quand il émeut, et cela arrive
souvent, ce roman le fait avec délicatesse » nous dit un critique du
Monde.
On apprend que l’auteur
arrivée en France à 10 ans, écrit directement en français, ayant intégré notre
langue après un bac passé à Calais, une classe prépa à Paris et l’école
supérieure de Lettres à Lyon. On ne peut être qu’admiratif…
Très beau roman
poignant, subtil et charmeur.
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