Jérôme Garcin : Bleus horizons - Gallimard, 2013 - roman français
Jérôme Garcin met en
scène un jeune homme imaginaire, Louis Gémon, passionné de littérature. Louis
croise les pas du jeune Jean de La Ville de Mirmont, qui a réellement existé,
auteur d’un roman « Les dimanches de Jean Dézert » et d’un recueil de
poèmes « L’Horizon chimérique » aux premiers jours de la mobilisation
de 1914. Une amitié profonde va unir quelques mois ces deux soldats. Le jeune
écrivain sera tué à 28 ans en novembre 1914 sur le front de Verdun. Notre
héros, Louis, lui, sera rapatrié blessé en février 1915 au Casino de Deauville
transformé en hôpital militaire. Il passera le reste de sa vie à faire
connaître, à sauver la mémoire et à
réhabiliter son ami tombé au champ d’honneur. Louis raconte donc la vie du
jeune poète bordelais arrivant à Paris « ténébreux et ardent, idéaliste et
myope ». Jérôme Garcin fait renaître le Paris d’avant-guerre. Nous
découvrons la relation privilégiée de Jean avec sa maman qui a perdu 4 enfants.
Louis rencontrera François Mauriac, Gabriel Faure, amis de Jean. Mais surtout
il raconte les horreurs de cette guerre, ce monde dantesque et le drame d’une
génération toute entière fauchée par la Grande Guerre. Il raconte la gaieté, le
courage fou, le zèle impressionnant du sergent de Mirmont. « Jérôme Garcin
trouve les mots purs pour faire revivre ce poète évanoui mais pas oublié, ce
héros perdu » nous dit Dominique Bona.
On ne peut s’empêcher
de penser que l’auteur connaît bien « le chagrin inguérissable » de
la mort d’un être proche. Il avait déjà écrit sur la mort de son père (« La
chute de cheval » en 1998), sur la mort de son frère jumeau
(« Olivier » en 2011).
Très beau livre sur
l’amitié, sur le devoir de mémoire et les exigences des souvenirs.
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