Olivier Adam : Les Lisières - Flammarion, sept 2012 - roman
Le héros de ce roman, Paul Steiner, est un écrivain à succès
dont la vie privée est un échec. Il vient de se séparer de sa femme qu’il aime
encore et ne voit ses enfants que le week-end et ils lui manquent terriblement.
Il est très gros et il boit facilement. Une dépression le guette et
l’envahit : « la Maladie » contre laquelle il a déjà dû lutter
bien des fois (à 10 ans en tentant de se suicider, à l’adolescence en étant
anorexique). Cet homme, doux rêveur, égoïste, n’acceptant pas les contraintes
semble invivable. Sa femme lui dit : « Vivre avec toi, c’est vivre
avec un fantôme ».
Sa mère étant hospitalisée, il repart dans sa banlieue
d’enfance aider son père et y retrouve ses amis et ses amours oubliés mais
peut-on reprendre l’histoire 20 ans après ??? Il doit alors regarder la
vie en face et cet écrivain torturé va nous faire une description de son voyage
intérieur et de sa vision et son regard
sur ses proches et les « déclassés ». Tout va être passé en
revue : son père, ouvrier à la retraite, féru de vélo, bourru, taciturne,
colérique, aigri, ne comprenant pas ce fils « artiste » ; sa
mère ne pouvant exprimer son amour, cachant un secret et une terrible tristesse ;
son frère, devenu BCBG dans une banlieue chic qui ne peut l’encaisser et
vice-versa ; les amis d’enfance dont il découvre les difficultés à mener
une vie décente, déçus de la vie, de leur métier qui lui font comprendre sa
lâcheté et même les collègues bobos de
son milieu artiste qui critiquent son départ en province et qu’il critique à tout va…Ce Paul se sent en
total décalage mais n’est-il pas le double de l’auteur lui-même ????
Ce roman « social » ausculte à merveille les rapports
de classe, thème déjà abordé dans les livres d’Olivier Adam et on peut le
trouver à la fois « analyste économiste, sociologue et
psychiatre » !! mais n’est-il pas un peu trop pessimiste et
mélancolique…Certains parlent de « Littérature dépressive ». Et n'est-il pas trop sûr de lui et trop "poncif" comme il est dit dans le Figaro littéraire ? et le roman n'est-il pas trop long (il y a beaucoup de répétitions) ?
Quelques passages : « Ecrire sur les classes
moyennes et populaires, la province, les zones périurbaines, les lieux communs,
le combat ordinaire que menait le plus grand nombre était paradoxalement devenu
une particularité, un sous- genre » . «Ils (les bobos) considéraient qu’au-delà
du périphérique ne régnaient que chaos, barbarie, inculture crasse et
médiocrité moyenne et pavillonnaire. La province rimait nécessairement avec enfermement,
sclérose, conformisme, plouquitude, conservatisme bourgeois, pesanteur,
travail, famille et patrie »
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