Lola Lafon : Mercy, Mary, Patty - Actes Sud, 2017 - roman français
Rares sont mes coups de
griffes….
Lola Lafon écrit ici un
livre entre documentaire et fiction et on se demande tout au long de la lecture
ce qui est vrai et ce qui est fictif !!!
Vous vous souvenez
peut-être ou avez entendu parler de cet événement qui passionna l’Amérique dans
les années 1970 : Patricia Hearst, dite Patty, la petite fille du magnat
de la presse américaine, est enlevée par un groupuscule d’extrême-gauche. Elle
épouse la cause de ses ravisseurs, victime du syndrome de Stockholm ou d’un
lavage de cerveau. Elle ira jusque commettre un hold-up à mains armées et sera
la seule survivante de cette attaque. Elle sera jugée à San-Francisco et
internée.
C’est donc pour Lola
Lafon un sujet idéal pour décrire l’Amérique de ces années seventies (guerre du
Vietnam, FBI, émeutes, évolution de la condition féminine avec l’émancipation
de la femme, la lutte des classes entre les nantis et les pauvres).
MAIS pour ce faire,
l’auteure se lance dans un tricotage d’un compliqué pas possible avec des
événements qui s’emboitent comme des poupées russes sans ordre chronologique.
C’est un dialogue entre 3 femmes de générations différentes et dans des lieux
différents mais on ne sait jamais qui écrit et qui parle. Le
« vous », le « je » et le « elle » doit nous
guider mais c’est vraiment complexe.
Elles font toutes les
trois une enquête sur cet enlèvement de Patty Hearst et nous écrivent TOUTES
leurs recherches. Les trois femmes sont : une universitaire américaine
iconoclaste et déjantée qui vient enseigner en France en 1976 et qui doit faire
un rapport d’expertise psychologique sur Patricia Hearst. Elle embauche pour
l’aider à écrire cette étude une étudiante française très jeune, Violaine qui
lit tous les comptes-rendus à ce sujet et écoute tous les enregistrements faits
à cette époque et nous les transcrit. Puis en 2015, une amie de Violaine refait
cette enquête. Chacune de ces femmes incarne une génération différente et
s’engage à sa façon dans la défense de la cause féminine.
Quant aux prénoms du
titre du livre, ce sont des américaines enlevées par des Indiens en 1620 et
1704 et qui s’étaient aussi ralliées à la cause de leurs ravisseurs et
affranchies : on le comprend en toute fin du récit….
Ce livre aurait gagné à
être plus simple car les sujets abordés sont très intéressants…
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