Jean-Michel Guenassia : La valse des arbres et du ciel - Albin Michel, 2016 - Roman français
Aujourd’hui encore les
circonstances de la mort de Vincent Van Gogh (1853-1890) restent mystérieuses.
Dans ce roman, l’auteur invente les derniers moments du peintre en les
racontant à partir du point de vue de Marguerite Gachet, fille du célèbre
Docteur Gachet, collectionneur de peintures, qui soigna le peintre à Auvers sur
Oise quelque temps avant sa mort. L’auteur imagine un grand amour entre
Marguerite et Van Gogh : que s’est-il réellement passé entre les deux
personnages ??? La jeune fille serait-elle impliquée dans la disparition
du peintre ?
Toujours est-il que Jean-Michel
Guenassia nous fait des descriptions
extraordinaires de l’artiste : « Vêtu de sa veste bleue, d’une
chemise blanche, d’un pantalon noir, protégé par son chapeau en feutre »
et de l’artiste en train de peindre : « Il peint collé à la toile
sans observer le champ…je suis surprise par sa brusquerie. Il pose la peinture
avec nervosité. Il semble pressé, ses gestes sont saccadés. Il se lance dans un
corps à corps, flagelle la toile de petits coups répétés …» :
magnifique. Elle dit aussi en voyant une peinture : « cette peinture
était sidérante de beauté : c’était le plus beau champ de fleurs que j’ai
jamais vu… »
Marguerite, très amoureuse,
veut échapper à la sévérité paternelle et dépeint son père comme étant un
« veuf aigri, tyran domestique et pingre ». Elle dit : « Il
y avait un malentendu au cœur de leur relation (entre le Docteur Gachet et Van
Gogh) : Vincent espérait vendre des toiles au docteur et celui-ci
escomptait agrandir sa collection sans débourser un sou »…
Le style est fluide et
très agréable à lire, c’est un récit « vif, pétillant d’esprit et de
rebondissements cocasses » (Match). On se régale des descriptions des peintures
de l’artiste mais aussi des lieux où il peint : campagne, rivière, champs
et des jugements de Marguerite sur l’époque, sur les peintures des
impressionnistes, sur les salons d’expositions, sur les mœurs des familles
bourgeoises.
N’oublions pas que l’auteur
avait obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2009 avec l’excellent roman (dont
j’avais fait une fiche élogieuse) : « Le club des incorrigibles
optimistes ».
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