mercredi 24 août 2016

Tatiane de Rosnay : Manderley for ever (n°1 Aoüt 2016)

Tatiana de Rosnay : Manderley for ever -  Albin Michel, 2015 et Livre de poche, 2016 - biographie.




Le « personnage » principal (Manderley vaste demeure en Cornouailles) du roman « Rebecca » publié en 1938, écrit par Daphné du Maurier, subjugua la romancière Tatiana de Rosnay. Elle se lance donc dans une biographie passionnante sur Daphné du Maurier, cette auteure du début du 20ème siècle, femme « ultramoderne » et atypique, complexe et torturée, qui voulait vivre librement à une époque où les femmes ne l’étaient pas.
Tatiana de Rosnay fait alors des recherches approfondies sur Daphné en rencontrant ses enfants et petits-enfants, en allant visiter ou voir de loin les maisons que celle-ci a habité et tant aimé. Elle dit : « Ce livre se lit comme un roman, mais je n’ai rien inventé. Tout y est vrai. C’est le roman d’une vie ». Elle a aussi la très bonne idée d’insérer des photos qui permettent au lecteur d’imaginer de près la vie de Daphné.
J’ai énormément aimé tout ce qui concerne la vie en Cornouailles : les maisons, les paysages, les jardins, le petit port, les bateaux sont extrêmement bien décrits : on s’y croirait !! L’ambiance « so british » est bien vue.
Les états d’âmes de Daphné sont complexes ainsi que ses relations avec ses parents, ses sœurs, ses amis et amies, sa gouvernante chérie. L’auteur a su les analyser avec finesse d’autant que daphné aimait cultiver le secret et le flou.
Seuls les résumés des livres de Daphné du Maurier m’ont paru un peu long et sans intérêt : ils alourdissent et allongent le livre.
J’ai donc beaucoup aimé cette biographie qui donne un éclairage nouveau pour moi sur Daphné du Maurier.
Rappelons que Tatiana de Rosnay, auteure franco-anglaise, a écrit le best-seller : « Elle s’appelait Sarah », vendu à 9 millions d’exemplaires et adapté au cinéma.


Tracy Chevalier : A l'orée du verger (n°2 Aoüt 2016)

Tracy Chevalier : A l'orée du verger - Quai Voltaire, 2016 - roman étranger (trad de l'anglais)

 Tracy Chevalier, auteure anglo-saxonne, vit à Londres avec mari et enfant et s’est rendue mondialement célèbre par le roman « La jeune fille à la perle » en 1999 qui nous plongeait dans l’atelier de Vermeer au milieu du XVIIème siècle. Ce roman sera adapté au cinéma en 2002 par Peter Webber. Il fut vendu à plus de quatre millions d’exemplaires à travers le monde. Elle enchantera ses lecteurs aussi, et moi particulièrement, avec « la Vierge en bleue » (Quai Voltaire en 2004, puis en Folio), « La dame à la licorne «  (Quai Voltaire en 2003 puis en folio), « Prodigieuses créatures » (Quai Voltaire en 2010 puis en Folio), « La dernière fugitive » (Quai Voltaire, 2013).

Ici avec « L’orée du verger », elle nous  écrit un roman d’aventures en plusieurs épisodes. Il commence dans les terres marécageuses de Black Swamp dans l’Ohio en 1838. Nous suivons la  famille Goodenough , paysan dans le Connecticut,  venue s’installer dans l’Ohio comme planteur de pommiers : James essaie d’obtenir de bons fruits à la saveur parfaite tandis que sa femme en attend l’eau de vie… L’épisode suivant, nous suivons  Robert le fils aîné qui, après un drame, que nous découvrirons plus tard, est parti vers l’Ouest. Puis  les épisodes sont une alternance jusque 1856 entre la vie à Black Swamp et la vie de Robert arrivé en Californie où il sera garçon de ferme, mineur, orpailleur, collaborateur d’un exportateur fantasque de pousses de séquoias.
C’est ainsi qu’avec son merveilleux talent de conteuse, Tracy Chevalier nous fait traverser l’Amérique au début du 19ème siècle sur la base de faits historiques réels et de personnages ayant existé et d’autres fictifs bien sûr.
Les six parties du livre sont différentes : chaque métier est décrit avec réalisme aussi bien le planteur de pommes, que le mineur ou le botaniste. On sait que cette auteure fait des recherches approfondies sur les thèmes de ses romans.
J’ai beaucoup aimé les premières parties : la description des pommes, leur couleur, leur goût, la saveur du jus de pomme ; l’amour de cet homme pour ses plantations, la façon de planter, la manière de faire des greffes ; la vie rude dans ce pays marécageux puis la description des plantations de séquoias. L’énumération des pérégrinations de Robert tire un peu en longueur mais le lecteur est tenu en alerte par le fil conducteur du livre : le drame arrivé un jour à Black Swamp.
Je peux conclure en citant un critique de « La Croix » : « Tracy Chevalier donne vie et saveur à chaque scène, intime ou épique, solitaire ou chorale, triviale ou quasi philosophique »



Laura El Makki et Guillaume Gallienne : Un été avec Victor Hugo (n°3 Aoüt 2016)

Laura El Makki et Guillaume Gallienne : Un été avec Victor Hugo - Ed Equateurs/ France Inter, 2016 - Essai. Livre court.




Quel régal, cette collection d’opuscules sur la vie d’auteurs classiques. J’avais déjà fait un topo sur « Un été avec Proust », que j’avais beaucoup aimé et  ce qui m’avait incitée à relire de passages d’ « à la recherche du temps perdu ». On peut lire aussi Un été avec Montaigne, avec Baudelaire.
Ici c’est Un été avec Victor Hugo : 40 petits chapitres sur la vie de cet écrivain hors normes traversant les épreuves, les deuils familiaux, l’exil…mais aussi son enfance, ses amours,  ses enfants, ses petits-enfants, ses talents, ses amis écrivains ou peintres, ses idées politiques et religieuses.
Je cite le mot de l’éditeur : « Passer un été avec Victor Hugo, ce n’est pas seulement se reposer à l’ombre d’un géant, mais aussi voyager en sa compagnie, aimer jusqu’à l’épuisement et partager son sens de l’humour loin de l’image scolaire ». Cela résume bien l’excellent moment de lecture qui donne envie de relire les œuvres de ce grand écrivain avec un autre œil que durant mes études.