samedi 22 août 2015

Gilles Leroy : Le monde selon Billy Boy (n°3 Aout 2015)

livre le monde selon billy boy

Gilles Leroy : Le monde selon Billy Boy - Mercure de France, 2015 - roman


Gilles Leroy est un auteur français qui m'émeut et dont l'écriture me fascine ainsi que les sujets très variés qu'il aborde. On peut lire de lui le fameux « Alabama song » (biographie de Zelda Fitzgerald – prix Goncourt en 2007), « Zola Jackson » (2010 - une vieille femme noire se confessant pendant l'ouragan Katrina), « Nina Simone » (2013 - biographie sur la diva du jazz). Tous sont magnifiques.

Ici il renoue avec la veine intime  de « Maman est morte » (1994 – récit bouleversant des derniers instants de sa mère) en nous faisant le récit des quelques mois qui précèdent sa naissance et donc la vie de ses jeunes parents en 1958 à Paris et les environs.

Eliane, sa mère, a 20 ans quand elle tombe enceinte. Son père, André, n'a que 17 ans et ne le dit pas, sa fameuse moustache le vieillissant. Eliane vit seule et est sténodactylo au Ministère des Armées. Elle est aussi mannequin des mains. Il faut bien gagner sa vie. Elle a quitté la maison miteuse de sa mère, sa petite sœur lourdement handicapée, sa tante et son oncle. André a une vie plus aisée. Ses parents tiennent une boucherie et il ne fait pas grand-chose.

Tous deux sont très beaux, typiques des années 1960. Les jeunes amants s'interrogent mais la famille d'André veut prendre leur destin en main et convaincre Eliane de « faire passer » l'enfant. Eliane résiste : - à l'insistance de Paule, la demi-sœur d'André qui l'assaille pour la faire renoncer à garder l'enfant, - au départ d'André qui fuit ses responsabilité, - à ses nuits d 'angoisse seule dans sa petite mansarde et décide d'assumer son destin de « fille-mère ». Mais André revient...

L'auteur essaie de tout savoir et de comprendre ses parents. Il parvient avec beaucoup de tendresse à combler les vides et les hypothèses derrière les silences. « Ni l'un ni l'autre n'avait désiré cet enfant mais ils l'ont adoré et chéri jusque la fin de leur vie ». L'auteur dit : « Je ne rêvais pas d'autres parents ». N'est ce pas un bel hommage et une preuve d'un immense amour filial…

L'écriture est précise et le texte est parsemé de beaucoup de détails émouvants qui nous décrivent la vie sociale des années 1960.

Beau roman d'amour d'un enfant pour ses parents.


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