Astrid Wendlandt : L'Oural en plein cœur - Albin Michel, 2014 - témoignage
L’auteur est une
journaliste franco-canadienne amoureuse de la Russie dont elle parle la langue
et passionnée par les peuples en voie de disparition et les civilisations
oubliées comme, dans ce récit, les dernières tribus autochtones de l’Oural.
Les deux premiers
chapitres nous plongent dans la vie ou plutôt la survie de l’auteur à
Tcheliabinsk, en 1995, date à laquelle elle rencontre un chanteur de rock,
Micha.
Quinze ans après en
2010, elle espère le retrouver dans la même ville devenue « dépotoir
post-soviétique », mais il est
« victime de maîtresse vodka » mais en Russie, dit-elle « on
ne donne pas de leçon de morale ». Il est marié mais elle part quand même
avec lui pour une tournée de concerts en copine. Elle a perdu son amour de
jeunesse mais elle en rencontre un autre : « un homme élancé avec des
faux airs de Pan et yeux bleu azur, cachés par une tignasse brune » :
Dima. Celui-ci lui propose de la conduire vers Arkaïm où elle veut découvrir
des tribus ancestrales. Au cours des chapitres, on devine l’amour qui grandit
entre les deux personnages : magnifique évolution de leurs sentiments,
très bien écrite, délicate, prude : « Dima est un amour qui a bondi
sur moi » dit-elle.
Ils partent donc pour
explorer la chaine montagneuse de l’Oural du Sud au Nord. Quelle aventure !
« Les journées dans l’Oural passent comme un éternuement » dit-elle.
On veut bien le croire. C’est en voiture, puis en train, en bus, à pied, en
petit avion, en aéroglisseur qu’ils font leur périple. Il est surprenant de
voir comme l’un ou l’autre ont toujours une connaissance dans le coin.
Découvertes donc de
villages aux isbas chatoyantes, d’une « chirurgienne en énergies »,
d’un guide croyant à la montagne mystique et aux vapeurs curatives du Yangan et
surtout d’une communauté libertaire : ce sont des partisans d’Anastasia,
une chamane de la taïga sibérienne qui préconise un retour à la terre. Leur
projet est fondé sur la solidarité et non sur cette expression anglaise
« me, myself and I » pour désigner les égotistes. Cette façon de
vivre attire particulièrement Dima.
Puis arrive la déception
en redécouvrant dans l’Oural Polaire menacé par le cupidité et la
mondialisation.
Magnifique aventure que
j’ai suivie avec grand enthousiasme, admirant notre aventurière et les
conditions de son périple que j’aurais
apprécié de suivre sur une carte plus précise.
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