Philippe Besson : La Maison atlantique - Julliard, 2014 - roman français.
Philippe Besson nous écrit un livre superbe, précis qui nous « scotche » du début à la fin : « Ce diable de Besson écrit court, sec, vif à la manière d’un bon polar. Il parvient une fois encore à surprendre et captiver » écrit François Busnel dans l’Express.
C’est un
« Huis-clos » entre un père avocat séducteur et son fils de 18 ans.
Le fils connaît peu son père, toujours trop pris par son travail, trop occupé
par sa vie d’affaires, trop dragueur. Par contre il adorait sa mère avec qui il
venait souvent dans cette maison atlantique. Il est encore dans la douleur de
sa disparition, deux ans auparavant, probablement morte par suicide, juste
après le divorce.
C’est un bel été
lumineux et une certaine langueur s’installe, très bien décrite par l’auteur,
spécialiste de ces atmosphères troubles. Le père projetait sans doute une
réconciliation ou tout au moins un rapprochement avec son fils en venant ainsi
dans cette maison en tête à tête. MAIS un jeune couple s’installe dans la
maison voisine. Le père drague la jeune femme séduisante : « Voulait-il
cette femme parce qu’il ne pouvait pas l’avoir. Enoncé autrement cela
donne : l’aurait-il voulu autant si elle avait été disponible ? »
« Son père faisait des SMS avec une ferveur adolescente…C’était une femme
à l’autre bout forcément. Et c’était une danse du ventre électronique qui se
produisait sous ses yeux » nous dit le fils, On sent le ressentiment de
celui-ci envers son père, peut-être de la rivalité, mais surement une
incompréhension entre eux.La tension et la haine montent et la tragédie se met en place. La vengeance du fils est implacable… « La maison est à la fois le théâtre et le témoin silencieux de la folie des Hommes » dit l’éditeur.
On ne peut lâcher ce récit
passionnant qui nous tient en haleine jusque la fin, comme un thriller bien
ficelé.
On appréciera le joli
tableau de Edward Hopper en couverture.