Jérôme Ferrari : le Sermon de la chute de Rome – Actes Sud, 2012 – roman philosophique - Prix Goncourt 2012
A travers quatre
personnages principaux, l’auteur va faire passer ses idées en nous décrivant
les états d’âme de chacun en usant d’un discours indirect fluide et facile à
lire bien que quelques passages soit d’une style un peu lourd.
Le roman commence par
la description d’une photo prise en 1918 en Corse. Celui qui la regarde de nos
jours, Marcel, y voit sa famille et repense à la vie de chacun et à la sienne qui
traverseront toutes les grandes étapes du XXème siècle. Cela nous est décrit dans
quatre chapitres concis et passionnants dispersés dans le roman sur la grande
guerre, les combats de 1939, le travail dans l’administration coloniale...
Deux autres personnages,
le petit-fils de Marcel, Matthieu et un copain, Libéro, liés d’une
« indéfectible et exclusive amitié » tous deux d’origine corse,
veulent faire d’un bistrot périclitant du village de leur famille un endroit
idéal. Ils quittent leurs brillantes études parisiennes de philosophie pour se
lancer dans ce projet mais « leur paradis va se transformer en
enfer ». Argent, sexe, sensualité vont devenir leurs maîtres à penser : « on s’alcoolise, on oublie, on se perd ». Ils
n’arrivent pas à passer de l’âge insouciant de l’enfance à l’âge des
responsabilités. Ils ont le désespoir des idéalistes déçus…. Et leur monde
s’effondre.
Le dernier personnage
est Aurélie, la sœur de Matthieu. Elle semble être la seule à être lucide et
critique les illusions villageoises infantiles de son frère. Elle sert de
contre-pied : par elle, l’ auteur
aborde tous les problèmes qui annoncent la chute.
Tout au long du roman,
l’auteur va comparer la chute de notre monde actuel à l’effondrement de la Rome
du Vème siècle en s’appuyant sur un texte de Saint Augustin écrit à Hippone. On
voit là le professeur de philosophie….Mais comme Saint Augustin, l’auteur est
très pessimiste. Le fameux pessimisme augustinien le gagne. Y a-t-il coïncidences entre les deux mondes? L’effondrement de notre civilisation est-il pour
bientôt ? La chute
inexorable annoncée n’est-elle pas trop noire ?
J’ai trouvé ce livre
trop amer et désespéré et il m’a laissé sur un sentiment de « vague à
l’âme », de désillusion et de tristesse…..S'il n'était sauvé par une écriture tragique et drôle à la fois, bien rythmée, avec de belles descriptions de la corse et si ce n'était un prix Goncourt, je pense que j'aurai mis un coup de griffe !!!!
jE SUIS D'ACCORD AVEC TOI UN PEU TRAGIQUE MAIS J'AI AIMÉ LA DESCRIPTION DU VILLAGE CORSE ,LES ``DU COIN´´ET LES ESTIVANTS DE PASSAGE ,LA VIE DU BISTROT .
RépondreSupprimerQUANT À ST AUGUSTIN IL VAUT MIEUX LE LIRE BIEN ÉVEILLÉ .