COUP DE COEUR
Serge Joncour : l’Amour sans le
faire – Flammarion, 2012 – roman.
Ce magnifique titre
« L’Amour sans le faire » nous laisse à penser que nous allons lire
un roman sur les nuances de l’amour. En effet ce roman nous raconte l’évolution
des sentiments qui vont de la tendresse vers un sentiment fragile de bonheur et
qui finit par l’Amour.
Deux personnages
adultes apparaissent chacun leur tour par chapitre et finissent par se
rejoindre : deux êtres abimés par la vie, fragiles et tous les deux à un
tournant….
Franck, après avoir fui
ses origines mais aussi ses parents (avec qui il est resté fâché), sa ferme
natale, sa terre, ses rivières, revient dans son village dix ans après la mort
par accident de chasse de son frère Alexandre. Il est caméraman à Paris (caméra
qui aura de l’importance dans le roman), il a la quarantaine, il a une vie
précaire, solitaire, vient de divorcer, sera bientôt sans domicile et a une
santé fragile.
Louise, celle qui a
aimé et aime encore cet Alexandre, revient aussi à la ferme pour voir son fils Alexandre (assez
troublant d’avoir choisi le même prénom !!) qu’elle a confié à ses beaux-parents.
Elle est fragile, bientôt sans travail, sans amis, elle est harcelée par un
amant de passage qu’elle n’aime pas et ne veut plus voir mais qui est le père
de son enfant alors qu’il n’en connaît pas l’existence.
Ils se rencontrent donc
dans la ferme familiale avec l’enfant, à la joie de vivre communicative, qui va
servir de lien, de trait d’union. Ils découvrent leurs points communs et un
sentiment de paix va les unir….
L’auteur réussit à nous
faire ressentir les émotions intimes des personnages dans un style élégant sur
un ton juste. On éprouve de la tendresse pour ses deux êtres fragiles dont
l’auteur nous fait des portraits magnifiques. Un critique du Figaro
dit : « On ressent tout, les fièvres et les odeurs, la chaleur
et les sentiments ». En effet les non-dits, les silences, les attitudes
nous font comprendre leurs états d’âme avec beaucoup de pudeur et de retenue.
On se régalera aussi des descriptions de la campagne, de la vie à la ferme, du
voyage en train, de l’abattage du sanglier, du caractère des parents, des
portraits des voisins.
Roman magnifique grâce
à la « plume à fleur de peau, hypersensible et profonde » de Serge
Joncour.
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