En décembre 2006, Tyrone Meehan revient, à 81 ans, vivre dans la maison de son père où il est né, dans un petit port d’Irlande à Killybegs pour se cacher après l’aveu de sa trahison.
Là, ses souvenirs reviennent pêle-mêle et l’on doit bien se
concentrer pour distinguer les époques, l’auteur faisant des avancées et des
retours incessants dans le temps. Tyrone fut un héros de la résistance
irlandaise, un combattant enragé (comme son père en 1916) haïssant les
« Brits » mais notre héros devient traître (il a informé pendant près
de vingt ans le MI-5 des services secrets britanniques) et l’auteur ne cherche
pas à justifier ce revirement mais à le comprendre. Il y a une cause à cette
mystérieuse volte-face que l’auteur
dévoile par petites doses. Il nous fait revivre la vie trouble de
cet homme (qui a existé sous le nom de Denis Donaldson) et ses différents états
d’âmes depuis son enfance meurtrie, son entrée dans l’armée républicaine
irlandaise, l’internement en prison et les grèves de la faim, les amis morts,
sa femme qui le soutient en toutes circonstances par amour, sa félonie et sa
mort. L’auteur veut montrer que l’Homme le plus courageux peut en arriver à
trahir sa famille, ses amis, son pays.
A travers toutes ces étapes, nous suivons tous les événements de cet interminable conflit
et toute l’histoire de l’Irlande au XXème siècle avec cette guerre civile
sanglante en Ulster jusque la paix des années 2000.
L’écriture journalistique est rapide, les dialogues sont forts, mais les apartés et les retours en arrière sont déroutants.
On imagine que ce roman dramatique et exceptionnel pourrait être raconté dans le fin fond d’un pub irlandais devant une chope de bière dans la fumée des cigares….
Peut-être serait-il intéressant pour les lecteurs de ce roman de lire avant « Mon traître » du même auteur qui évoquait l’amitié d’un français avec le même Tyrone Meehan, pilier de l’IRA et collaborateur des britanniques.
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