Léonor de Récondo : Le grand feu - 2023 , Grasset - roman
Roman « inspiré et sensuel » : à lire absolument aussi bien pour l’amour du violon que pour l’amour de Venise. Léonor de Récondo est auteure de romans intimistes mais aussi violoniste de musique baroque. J’ai déjà lu de cette auteure talentueuse (Pietra Viva,, en 2013, où elle glorifiait le fameux sculpteur Michel Ange).
Ici c’est un récit d’une histoire de passion et d’amour de la musique. Illaria nait à Venise en 1699 dans une famille de marchands d’étoffes sans ressources. Sa maman, grâce à sa cousine, Bianca, qui est la gardienne de cette maison, réussit à confier son enfant à la Piéta, établissement de charité, institution publique prestigieuse, coupée du monde, « mi-conservatoire, mi-orphelinat ». L’enfant y passe jours et nuits sans sortir pour être initié à la musique. Les élèves prient, chantent, jouent dans une atmosphère de Paradis… mais dans « l’enfermement, les fantasmes, la solitude. Elle deviendra une « violoniste prodige » sous l’œil du Maestri Antonio Vivaldi (1678-1741), dont elle deviendra plus tard la copiste. « L’auteure fait vibrer chaque note d’espérance, de doute, de passion dans le cœur tiraillé de sa jeune prodige » (ELLE). Illaria va y découvrir l’amour fou pour le violon, le grand feu étant « celui qui rend son âme incandescente « dès qu’elle joue mais aussi le feu amoureux qui la dévore à 15 ans car, lors d’une sortie le temps d’un concert dans le palais sublime des Leoni, elle rencontrera le frère de Prudenza, sa meilleure amie et « cette première sortie est une révélation » : découverte de l’amour fou mais aussi découverte de la ville, la merveilleuse sérénissime, cité de tous les arts avec ses ruelles, ses gondoles, ses couleurs et ses palais, avec ses dangers, ses curiosités et sa beauté, décrite avec « une écriture finement ciselée ».